Ground Zero est longtemps resté un grand trou vide de 8 hectares. Complexité administratives, logistiques et financières, contraintes de sécurité ont largement contribué à retarder la reconstruction du site, confié à l’architecte Daniel Libeskind. Si en 2008 les fondations n’étaient toujours pas terminées, depuis, les choses se sont accélérées. Il est vrai qu’était prévue de longue date l’inauguration du Mémorial fixée le 11 septembre 2011, dix ans après les attentats.
Le Mémorial comprend une place ("Memorial Plaza") d'une surface de 3,2 hectares, composé de pelouses et de 400 arbres. A l'emplacement même des deux anciennes tours jumelles sont installés deux bassins réfléchissants autour desquels une stèle comporte les noms des victimes des attentats du 11 septembre 2001 et du 26 février 1993. Les cascades, hautes de 14 mètres, fonctionneront jour et nuit dès l’ouverture du Mémorial le 11 septembre. Le musée souterrain ouvrira en 2012.
La « One World Trade Center » : la tour la plus haute
Signées de grands noms de l'architecture, les quatre nouvelles tours (tours 1, 2, 3 et 4), qui feront partie des plus hauts gratte-ciel de New York, sont situées autour du Mémorial. Leur disposition a été pensée pour que les emplacements des deux anciennes tours, laissés libres de toute construction soient ensoleillés tous les 11 septembre, aux heures exactes des deux attentats et de l'effondrement des bâtiments.
Première tour de bureaux à s’élever sur le site du World Trade Center (notre photo), la « One World Trade Center », baptisée initialement Freedom Tower (Tour de la Liberté), est la plus haute du projet avec ses 1 776 pieds (541 m), en référence à l’année d’indépendance des Etats-Unis et ses 104 étages. Elle abritera plus de 241 000 m² de bureaux, restaurants, espaces de loisirs et un observatoire, et offrira un accès direct à la nouvelle gare centrale de transports new-yorkais. Conçue par l’architecte David Childs, de l'agence Skidmore, Owing & Merrill LLP (SOM), cette tour, à structure acier, fidèle au savoir-faire du pays dans la construction d’immeubles de grande hauteur, est un concentré d’innovations en termes d’architecture, de durabilité et de sécurité, contraintes obligent ! Elle évoque les buildings aux formes sveltes et effilées emblématiques de New-York.
A mesure que la tour prend de la hauteur par rapport à sa base cubique (environ 61 mètres sur 61, de la même taille que les fondations des Twin Towers originelles), ses arrêtes droites, chanfreinées, transforment peu à peu le carré en une série de huit grand triangles isocèles.
Jeu de lumières et de reflets pour la paroi vitrée
En ce qui concerne l’enveloppe, les architectes ont travaillé avec des experts de l’industrie pour développer un verre à échelle monumentale capable de résister à la pression du vent sur un immeuble de cette taille et répondre à des caractéristiques de sécurité draconiennes. Plus de 12 000 panneaux de verre calorifugés d’1,50 m sur 4m recouvrent entièrement chaque hauteur d’étage sans meneau intermédiaire. Une première dans la construction d’un gratte-ciel. Ces panneaux de verre permettent une exposition maximale à la lumière naturelle et donnent une ampleur monumentale au projet.L’effet obtenu est celui d’une forme cristalline qui capture un jeu de reflets de lumière changeant sans cesse : lorsque le soleil se déplace dans le ciel ou que l’on se déplace autour de la tour, la surface vitrée agit tel un kaléidoscope changeant au gré de l’heure de la journée et du temps qu’il fait.
Au sommet du building, un mât de 125 m environ « facetté » sera éclairé la nuit, tandis qu’un phare balaiera les environs de son rai de lumière.
Sécurité : des contraintes fortes
Si la Tour utilise de nouvelles technologies pour optimiser l’efficacité énergétique et réduire les impacts sur l’environnement, par exemple par l’installation d’un système destiné à collecter l’intégralité des eaux pluviales du site pour l’irrigation des espaces verts et pour les bassins de l’esplanade, c’est sur la sécurité que d’énormes efforts ont été déployés. Le bâtiment intègre des systèmes de sécurité perfectionnés qui dépassent la réglementation en vigueur à New York, créant ainsi de nouveaux standards en termes de construction d’immeubles de grande hauteur.En plus des renforcements structurels et de la protection anti-incendie (revêtement pare-feu), le bâtiment inclut des filtres biologiques et chimiques dans son système d’aération. Pour une efficacité maximum dans la lutte contre les incendies, le bâtiment est équipé de larges marches pressurisées, de multiples éclairages de secours, d’extincteurs et de contremarches protégés par du béton. Tous les systèmes de protection de la tour : escaliers de secours, antennes de communication, conduits d’aération, contremarches électrifiées, colonnes d’alimentation et ascenseurs sont habillés d’une enveloppe d’un mètre de béton.
A l’extérieur, les vingt premiers étages de la tour sont pourvus d’une façade renforcée, faite d’un verre prismatique et d’écrans d’aluminium, pour résister aux véhicules piégés.
La « One World Trade Center », qui devrait être terminée en 2013 - 2014, coûtera au moins 3,1 milliards de dollars et sera financée par l’Etat de New York, l’Autorité portuaire, propriétaire du site et les assureurs de l’ancien World Trade Center.
Animation en 3D sur le concept du World Trade Center, réalisée par la New York Times, cliquez ici