La Ville de Bezons vient de déposer un dossier à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) en vue de restructurer le quartier de la Tête-de-Pont, le long de la Seine. Ce projet est estimé à 93 millions d’euros.
Corseté dans un système de voies en forme de « Y » dont le pont de Bezons est la queue, ce quartier, tronçonné en trois morceaux, est fortement enclavé. Il subit les nuisances du passage de 90 000 véhicules/jour sur le pont. « Ce quartier joue le rôle d’entrée de ville et d’entrée du département lorsqu’on vient de La Défense. Or, il souffre de son image et n’est identifiable que par l’accumulation des infrastructures routières », ajoute le maire, Dominique Lesparre.
Prolongement du tramway T2. Occasion de cette restructuration : l’arrivée, prévue en 2009, du prolongement du tramway T2 (Issy-La Défense) au Pont-de-Bezons. Son objectif : s’appuyer sur les atouts du quartier (la Seine) pour le désenclaver. L’agence d’urbanisme de Patrick Chavannes (AAUPC) propose de définir une nouvelle identité urbaine pour valoriser l’entrée de ville, d’inscrire le quartier dans un rapport de proximité avec le centre-ville par un système de circulations douces, de reconquérir les berges de Seine. « Bezons doit devenir une ville fluviale avec la bonne image qui s’y attache », explique Julie Courtet, chef du projet chez AAUPC.
L’idée est de construire un « espace public fédérateur », un mail planté. Pivot du quartier où seront construits de nouveaux logements et des bureaux (voir encadré), il accueillera la future station de tramway. Plusieurs missions lui sont confiées : descente vers les berges pour les piétons du centre-ville, remontée vers le centre des promeneurs des berges, accessibilité aux immeubles de bureaux pour les salariés entrant à Bezons par les transports en commun. « L’aménagement paysager du mail est très vert sur les berges à proximité immédiate de la Seine. Il devient de plus en plus minéral à mesure que l’on entre dans la ville », ajoute Julie Courtet.
Succession de jardins. Exerçant la fonction « d’équipement public à ciel ouvert », ce mail, support des déplacements piétonniers, s’ouvre par ailleurs aux logements du quartier du Colombier, à l’Est, reliés ainsi à la station du T2.
Reste le réaménagement des berges de Seine. « La relation au fleuve s’opère par une succession de jardins aux ambiances contrastées jusqu’au niveau de l’eau », explique Jean-Christophe Nani, paysagiste chez TN pour qui ce projet constitue « une chance unique de restaurer une relation forte entre la villeet son fleuve ».
