De l’extérieur, c’est un bâtiment vieux de plus de quatre siècles, une ancienne dépendance du château de Verneuil-sur-Seine (Yvelines). A l’intérieur en revanche, c’est une construction au goût du jour, une future médiathèque municipale et le premier équipement public français à viser la certification environnementale nord-américaine Leed (Leadership in Energy and Environmental Design), au niveau Gold. « Après avoir été acheté par la Ville, ce vaste édifice, ni inscrit ni classé, a servi de lieu de stockage, raconte Pascal Brunel-Orain, architecte en charge du projet de reconversion. Mais les élus ont réalisé l’intérêt que cette bâtisse représentait pour le patrimoine local, et décidé de le mettre en valeur. » S’ils font l’intérêt du bâtiment d’origine, les murs anciens constituaient aussi le principal obstacle à sa transformation en raison de l’impossibilité de leur ajouter la moindre surcharge mécanique. Pour supporter les nouveaux planchers de l’étage, il a par conséquent fallu construire une « boîte dans la boîte » avec une double ossature bois sur tout le rez-de-chaussée, système qui désolidarise totalement la nouvelle structure de l’existant. Une solution qui se traduit tout de même par un surcoût de 100 000 euros environ (sur un budget total de 1 748 000 euros HT) par rapport à une simple intervention de renforcement des murs. L’aménagement fonctionnel de la médiathèque s’est, lui aussi, avéré délicat du fait des mitoyennetés. « Nous avons dû placer toutes les entrées, sorties et issues de secours sur la façade. Et, si l’on a une ouverture sur un pignon pour apporter de la lumière naturelle, le vitrage a été revêtu d’un film translucide. »
La discipline Leed
Relativement bien conservés, les murs extérieurs n’ont pas subi de gros travaux. Après réfection des joints en mauvais état, la façade retrouve un traitement en pierres apparentes avec un enduit beurré à fleur ton pierre. L’extension prévue pour le local poubelles a, quant à elle, été dotée d’un bardage en pin Douglas (photo ci-contre), lequel bardage est semi-ajouré au niveau de l’escalier de secours desservant l’espace de protection feu réglementaire situé à l’étage. Ce dernier est d’ailleurs accessible par un ascenseur basse consommation, disposition qui permet de gagner quelques points sur le volet Energie et Atmosphère du système d’évaluation Leed. « L’obtention de cette certification est un travail de longue haleine, commente Pascal Brunel-Orain. Avec Oger International, l’AMO Leed sur ce projet, il nous a fallu expliquer très précisément aux entreprises ce que nous attendions d’elles, insister sur la sélection des produits (sans solvant ni formaldéhyde), la propreté du chantier, le recyclage, etc. » L’architecte vise 77 points sur l’échelle d’évaluation, c’est-à-dire le haut du niveau Gold (60 à 79 points), juste en dessous de Platinum. « Tout dépend maintenant des fiches de traçabilité des déchets de finition. Sur la première partie des travaux, le recyclage a atteint 97 %… » Démarré en mai 2012, le chantier devrait s’achever cet été avec une livraison prévue en septembre 2013.