Vous reprochez à l'Etat de ne pas tenir ses engagements concernant l'ouverture de l'itinéraire à grand gabarit pour l'A380. Quels sont vos griefs ?
La mise en oeuvre de cet itinéraire, en grande partie sur la N124, implique l'utilisation par les automobilistes gersois, lors du passage des convois, d'itinéraires de substitution sur 150 km de routes départementales.
L'Etat s'est engagé à contribuer à la mise en sécurité et l'entretien de ce réseau. Mais il nous propose une enveloppe limitée à 500 000 euros, alors que nous avons évalué à 6 millions d'euros, à terme, le coût des travaux nécessaires. Cette année, le département a budgété 1,6 million d'euros. Nous réclamons au moins une parité de la part de l'Etat.
Vous vous déclarez également opposé au transfert des routes nationales ?
Ce transfert, pour le Gers, concerne la N21 qui traverse le département du nord au sud. Or rien n'a été fait pratiquement sur cet itinéraire depuis trente ans. L'investissement nécessaire sur cette route nationale, à court terme, représente 125 millions d'euros, soit huit ans de budget routier du département. L'Etat envisage un transfert financier dérisoire.
Dans ces conditions, il est évident que cela représenterait pour nous une charge insupportable.
Vous appréciez positivement l'impact du très grand itinéraire ?
Il s'agit indéniablement d'une chance pour notre département, pour son développement. L'installation de Latécoère à Gimont, avec la création de 200 emplois en témoigne. La création de l'itinéraire a permis, par ailleurs, l'installation parallèle d'un réseau haut débit qui nous permet de déployer un projet TIC sur l'ensemble du département. Il existe un réel enjeu d'aménagement du territoire, en particulier pour l'est du Gers, Gimont ou L'Isle-Jourdain qui se trouvent aujourd'hui quasiment dans l'aire métropolitaine toulousaine.