Limiter les dégâts sur le réseau électrique, éviter les coupures d'électricité et réalimenter au plus vite les foyers après un événement climatique extrême, en particulier une tempête. Tels sont les objectifs que s'est assigné Enedis dans le cadre d'un programme ambitieux visant à moderniser le réseau électrique breton en le rendant plus résilient. « Unique au vu du montant de l'investissement - 620 millions d'euros -, ce programme a pour but de fiabiliser 5 500 km de lignes électriques d'ici 2029 », indique Pascal Pouzac, directeur régional d'Enedis.
« Plus de 1 000 chantiers à terme »
A l'automne 2024, soit un an tout juste après le passage de la tempête Ciarán qui avait affecté 780 000 foyers bretons dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, le distributeur d'énergie a décidé d'accélérer son programme régional d'adaptation aux dérèglements climatiques en lançant le plan « Reconstruction Bretagne ». Ce dernier concerne 2 000 des 5 500 km initialement prévus, pour un investissement de 230 millions d'euros. Depuis la fin de l'année dernière, plus d'une cinquantaine de techniciens d'Enedis sont ainsi mobilisés, aux côtés d'une multitude d'entreprises locales et nationales, sur 21 zones de travaux couvrant l'ensemble de la Bretagne. « A terme, nous réaliserons plus de 1 000 chantiers, en priorité dans le Finistère », précise Pascal Pouzac.
Trois types d'interventions principales sont mis en œuvre sur le réseau. Le premier consiste à remplacer les fils « nus » du réseau basse tension - celui qui alimente les foyers - par des câbles torsadés, « 11 fois plus résistants », selon le directeur régional, qui ajoute : « Avec des vents de 150 km/h en moyenne, comme ceux observés lors de la tempête Ciarán, les fils sont particulièrement incidentogènes. » En tout, 1 400 km de lignes seront remplacés.
Le deuxième consiste à remettre à neuf les lignes moyenne tension. « Autrement dit, à en changer les composants défaillants de façon ciblée », précise Pascal Pouzac. Pour ce faire, Enedis utilise des drones et un outil d'intelligence artificielle capable de détecter les futures anomalies du réseau. Cette fois, ce sont 3 000 km de lignes qui seront modernisées.
« Intensifier l'enfouissement »
Enfin, troisième et dernier type d'intervention, et non des moindres : l'enfouissement de lignes aériennes moyenne et haute tension. « La moitié du réseau breton est déjà enterrée. Nous intensifions donc l'enfouissement, là aussi de façon ciblée », explique le responsable. Comment ? « Les dégâts sur le réseau étant généralement conséquents dans les zones boisées, nous les visons en priorité », répond Pascal Pouzac. Enedis prévoit d'enterrer plus de 1 100 km de lignes électriques au cours des cinq prochaines années.
« Malheureusement, la France connaîtra d'autres tempêtes à l'avenir. Et il sera très certainement nécessaire de lancer d'autres programmes de l'envergure de celui que nous menons actuellement », conclut le directeur régional.
Le chantier consiste à reconstruire et à enfouir le réseau électrique, avec en particulier l'enfouissement des câbles moyenne tension à une profondeur minimale de 50 cm.
Remplacement d'un câble par un élément torsadé dans le Morbihan en novembre 2024.
Sur les chantiers d'enfouissement, la trancheuse à chenilles sert à la fois à ouvrir la tranchée, puis à poser le câble et le grillage avertisseur avant le remblaiement de la fouille.
Informations techniques
Maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre : Enedis. Entreprises de travaux : Nombreuses entreprises locales et nationales, y compris pour les marchés en cours d'attribution.
Calendrier des travaux : de 2024 à 2029. Budget : 620 M€ HT.
