A travers le premier macrolot d'une ZAC dont elle assure la coordination, l'agence d'urbanisme, d'architecture et de paysage Anma a souhaité montrer l'exemple à suivre.
Cette opération, conçue en association avec l'Atelier Krauss Architecture pour Marignan Immobilier, se situe à Mantes-la-Ville (Yvelines), plus précisément sur l'îlot G3 de la ZAC Mantes Université. Livrée en novembre dernier, elle comporte 231 logements - soit 124 en accession libre et 107 en locatif social -, ainsi que quatre commerces.

« Parmi les invariants de nos fiches de lots figure l'alignement des bâtiments sur rue, indique Marie Mérindol, architecte du projet en phase d'études chez Anma. Cette disposition maximise des cœurs d'îlots végétalisés, qui apportent ombre et fraîcheur. Certains plots peuvent émerger plus haut que d'autres, en fonction de leur situation urbaine : au croisement de deux axes de circulation ou dans la perspective d'édifices singuliers tels que la gare de Mantes-la-Jolie et la halle Sulzer. En revanche, tous doivent être entrecoupés de failles paysagères pour que la ceinture de bâtiments constitue une enceinte non pas fermée, mais poreuse. »
Diversité d'écritures. Pour le devenir de cette ZAC, l'établissement public d'aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa) et Anma partagent une même approche architecturale : celle de la diversité des écritures. Les deux agences impliquées dans le premier macrolot ont travaillé en atelier pour faire naître à partir d'une page blanche un mini-quartier de huit immeubles aux morphologies, matériaux et couleurs variés. Si Anma a opté pour des bétons enduits et des plaquettes de briques aux teintes ocre en façade de ses bâtiments biseautés (A, C, D, E et F), l'Atelier Krauss a choisi un béton lasuré côté rue et peint côté jardin aux tonalités « cuivre » et « sable » pour ses édifices gradinés (B, G et H). « Nous voulions donner un aspect plus souple à cette matière dure qu'est le béton, fait valoir l'architecte Itamar Krauss. A l'aide de mannequins, les baies ont donc été chanfreinées et la sous-face des balcons modelée. Son relief en dents de scie reproduit la forme pointue des toitures de la résidence, qui fait elle-même écho au toit de la halle Sulzer. »
« Frontière géographique dans le territoire. » Avec ses 300 m de longueur, 30 m de largeur et autant de hauteur, l'ancienne usine d'assemblage de moteurs de bateaux transatlantiques en impose sur cette friche industrielle de 50 ha à réaménager. Sa charpente métallique, aujourd'hui mise à nu, accueillera d'ici quelques années l'IUT du Mantois, un équipement culturel, un food court et une surface commerciale. « Beaucoup d'ouvriers de notre chantier habitent Mantes-la-Ville et n'étaient jamais allés au-delà de la halle Sulzer qui marquait une frontière géographique dans le territoire, souligne Garance Sornin, architecte et cheffe de projet au sein de l'Atelier Krauss. Depuis les travaux de réhabilitation, ils découvrent avec plaisir les maisons situées derrière. » Les habitants de la résidence Contemplation seront aux premières loges pour assister au spectacle du renouvellement urbain depuis leurs balcons, terrasses et loggias surdimensionnés, puisque dessinés durant le confinement.






Informations techniques
Maîtrise d'ouvrage : Marignan Immobilier.
Maîtrise d'œuvre : Anma Architectes Urbanistes (architecte et paysagiste, mandataire), Atelier Krauss (architecte associé). BET : Nortec (TCE).
Principales entreprises : La Provenciale (terrassement), ROC -Rochefolle Constructions (gros œuvre), LTB Les Techniciens du Bois (charpente), Bourgogne Couverture (couverture), Le Fer Normand (serrurerie), Voisin Parcs & Jardins (VRD, espaces verts).
Surface : 14 230 m² SP.
Coût des travaux : 19,3 M€ HT.