La Petite Ecurie du château de Versailles retrouve ses annexes. Dissimulées derrière son architecture imposante qui fait face au château, la Forge et la Maréchalerie, abandonnées depuis longtemps et ruinées, renaissent aujourd’hui pour accueillir l’extension de l’Ecole d’architecture de Versailles (EAV).
La Maréchalerie accueillera bientôt des ateliers, des laboratoires de recherche et des bureaux administratifs. La Forge va quant à elle se doter d’un amphithéâtre de 250 places, d’une salle d’exposition et d’une cafétéria. Ces équipements donneront la possibilité à l’école d’organiser des soirées et des conférences ouvertes au public. Au cœur du dispositif, la cour de la Forge jouera le rôle de plate-forme d’orientation, de lieu d’expositions temporaires et de rencontres. Pour mettre hors d’eau cet espace tout en lui conservant son éclairement naturel maximal, les architectes et ingénieurs de l’opération ont conçu un parapluie transparent de 335 m2 (23,1 x 14,5 m). L’ouvrage, en cours de livraison, est constitué d’une structure métallique équipée d’une succession de coussins pneumatiques. Le dispositif fait appel au procédé commercialisé par la société Covertex. Chaque coussin est doté de trois membranes en plastique (Ethyene Tetra Fluor Ethylene ou ETFE) qui délimitent deux chambres. Ces dernières sont desservies par des canalisations qui les maintiennent gonflées à l’air depuis un local technique dans lequel un compresseur réagit aux variations de pression. Pour assurer l’évacuation des eaux pluviales, les profils de la charpente font office de chéneaux et les descentes sont nichées dans les poteaux.
Des bras de grue.Par ailleurs, la structure est portée depuis le sol de la cour par quatre poteaux courbés que Françoise N’Thépé, architecte, compare à des bras de grue. Les quatre poteaux vont simplement chercher la stabilité horizontale de la structure dans les façades avoisinantes grâce à de discrètes fixations positionnées à hauteur des planchers d’étage. Côté entretien, Françoise N’Thépé remarque que le ruissellement de l’eau pluviale sur les coussins suffit à en assurer le lavage.
Résolument contemporain, ce parapluie se détache des bâtiments du XVIIIe siècle qui enserrent la cour. De fait, il libère l’espace créé des contraintes de ventilation et de désenfumage réglementaires requises pour ce type d’espace fermé et recevant du public.
Au final, l’ensemble du parapluie est facilement démontable. Cette réversibilité a séduit Frédéric Didier, l’architecte en chef des Monuments historiques, qui a autorisé ce mariage entre deux architectures que trois cents ans séparent.

