Réalisations Equipement muséal Une façade enveloppée de motifs drapés

Pour protéger et valoriser ses réserves désormais externalisées, le musée Ingres de Montauban a choisi des panneaux de béton matricé, inspirés d’un dessin de draperie.

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«Si l’on se réfère au vocabulaire des fortifications militaires, les réserves externalisées du musée Ingres à Montauban (Tarn-et-Garonne) s’apparentent à une citadelle imprenable campée sur un terrain en glacis, commente l’architecte toulousain Raphaël Voinchet. Pour parer aux intrusions inhospitalières et aux variations thermiques, le béton l’a emporté sur la pierre. » Seules quelques « portes dissimulées » et « meurtrières camouflées » percent le voile de 20 cm qui constitue le mur de façade. Ce mur, réalisé par l’entreprise ETC en béton autoplaçant de type C 25, délimite le volume bâti en forme de parallélépipède rectangle.

Vêture matricée et lasurée. Le mur enferme également trois « coques » de béton à l’atmosphère contrôlée, qui correspondent aux trois espaces du programme : conditionnement (aire d’emballage/déballage des œuvres et stockage du matériel), travail (ateliers de consultation et de restauration) et réserve (salle de quarantaine et magasins d’entrepôt). Cette double enceinte en béton renforce la stabilité climatique intérieure.

Soucieux de l’impact visuel du bâtiment situé en entrée de ville, Raphaël Voinchet s’est appliqué dans l’aspect de la vêture extérieure. Car « les façades expriment la préciosité de ce qu’elles protègent », estime-t-il, à l’image d’une « châsse reliquaire ». La façade nord – 50 m de long sur 6 m de haut – se trouve ainsi parée de deux rangées de panneaux en béton matricé – 2,84 m de haut sur 1,17 m de large pour 800 kg pièce –, dont le relief creusé capte la lumière et le regard. Ce relief, d’une profondeur maximale de 2 cm, est obtenu par préfabrication dans les ateliers de l’entreprise Prefabay. Pour l’ensemble de l’édifice, seuls trois moules en polyuréthane ont permis le coffrage des 120 panneaux identiques en béton matricé. Le motif drapé est né des mains de deux artistes : celles de Jean-Auguste-Dominique Ingres qui l’a dessiné au XIXe siècle, et celles de Triscos qui l’a transposé en sculpture au XXIe siècle. « L’ajout d’un pigment au ciment et aux granulats déjà présents dans les moules n’a pas donné de résultats homogènes, explique l’architecte. Donc au lieu de teinter dans la masse, nous avons opté pour une lasure noire brillante appliquée in situ. Sur place, décrit-il, il est assez déroutant de voir comment une paroi noire peut se teinter de bleu, de vert et même de blanc au cours de la journée. »

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