Accueillir les bureaux d’une agence de communication – et sa collection d’art du XXe siècle – en insufflant une image de modernité à un hôtel particulier du XVIIIe siècle, tel était le défi à relever pour les architectes Grégoire Dumont et Thibault de Montmarin. Proche du château de Versailles (Yvelines), l’hôtel des Gabelles est inclus dans le périmètre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine de la ville. Principale contrainte: l’obligation de restituer, quels que soient les aménagements, le lieu dans son état d’origine. Une réflexion avec l’architecte des Bâtiments de France a guidé les choix. Les couvertures d’ardoise ont été restaurées à l’identique. Les façades ont reçu un badigeon à la chaux sur des plâtres bien conservés depuis la construction. Débarrassé d’ajouts parasites, l’hôtel a retrouvé ses volumes d’origine.
Image et confort. Respectueuse de l’existant, l’intervention se veut toutefois contemporaine et intègre les exigences esthétiques et techniques du maître d’ouvrage en termes d’image et confort (climatisation, connectique, etc.). La lumière guide les aménagements intérieurs: l’espace d’accueil prend place sous une vaste verrière, au cœur de l’agence. De là, une double volée d’escaliers sur une structure métallique invisible se déploie pour mener à l’étage. Réalisés par un artisan serrurier, Frédéric Vigy, des voiles de métal perforé délimitent les espaces sous la verrière. Trois éléments de base – des portions de cône – ont été modélisés, dont la combinatoire définit les différents volumes. Les principes de fixation au sol et des voiles entre eux ont été mis au point avec un ingénieur. Ceux-ci sont moisés sur des poteaux à âme double vissés au plancher. En finition, des feuilles de laiton carrées sont appliquées, soufflées puis vernies. Transparents, translucides, opaques: la perception de ces paravents varie en fonction des jeux de lumière.
