«Si la ville nouvelle a une identité, c’est par le Carré-Sénart », estime Jean-Jacques Fournier, le président du SAN de Sénart. Le Carré-Sénart désigne à la fois le centre urbain en construction de la ville nouvelle et le centre commercial d’Unibail-Rodamco, conçu par Jean-Paul Viguier, qui en constitue la pierre angulaire. « L’idée de l’EPA était de financer l’aménagement de cet espace de centralité par la vente des charges foncières d’un centre commercial régional. Ce projet a mis quinze ans à aboutir car les élus de l’agglomération de Melun y étaient opposés. Lancé en 1987, il a finalement été inauguré en 2002 », rappelle Jean-Jacques Fournier.
Cette bataille autour du centre commercial a retardé d’autant la mise en œuvre du cœur de l’agglomération, imaginé dès le milieu des années 1990 par François Tirot, directeur de l’urbanisme et du paysage à l’EPA. « J’ai dessiné une forme géométrique, simple, permettant de créer un lieu symbolique, à cheval sur Lieusaint et Saint-Pierre-du-Perray. Ce carré de 1,4 km de côté, redécoupé en parcelles de 120 m de côté, peut contenir un programme très fluctuant. J’ai ensuite tracé les lignes de paysage avec des alignements d’arbres et deux grands canaux longitudinaux car l’eau est très présente à Sénart. »
Théâtre et campus
Dix ans après l’ouverture du centre commercial - 95 000 m (GLA) dont le Shopping Parc et un multiplex de 16 salles - le Carré-Sénart, où 80 % des aménagements paysagers ont été réalisés, accueille 32 000 m de bureaux, une résidence hôtelière 4 étoiles et, dès le mois de juin, un pôle de loisirs Inquest. Autant d’équipements desservis par le Tzen 1. Au cours des prochains mois, de nouvelles cases du Carré vont se remplir, renforçant son attractivité. En mars, démarrera le chantier du théâtre (lire page suivante), et début 2014, sera posée la première pierre du campus de l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam). Enfin, Unibail envisage une extension de 47 000 m Shon de son centre commercial, qui attire 15 millions de visiteurs par an.
Ce projet, également confié à Jean-Paul Viguier, comprend la création de nouvelles surfaces commerciales sur des places de stationnement et la relocalisation des cinémas (on va passer à 20 salles) à l’extérieur du bâtiment, en appui de la façade, la zone libérée étant dédiée à des restaurants et des commerces. Une composante manque encore à ce cœur de ville en devenir : l’habitat. Environ 4 000 logements sont inscrits dans la ZAC du Carré-Sénart, créée en 1998. Mais hormis une résidence étudiante à l’horizon 2016-2017, aucune opération n’est programmée. La construction de logements ne constitue pas, pour l’instant, une priorité pour Michel Bisson, maire de Lieusaint, vice- président du SAN. « Notre objectif aujourd’hui est de conforter le développement économique, explique-t-il. Le logement viendra en son temps. »
