La réalisation de la galerie de sécurité du tunnel du Fréjus s’inscrit dans le cadre de la mise en conformité avec la nouvelle réglementation édictée suite à l’incendie de mars 1999, dans le tunnel du Mont-Blanc. Ce tube de 12 875 m de long (8 m de diamètre intérieur) sera relié à l’ouvrage existant, distant d’environ 50 m, par 34 abris de sécurité (100 m²) et cinq by-pass carrossables, qui permettront aux équipes de sécurité d’intervenir depuis les deux tunnels à la fois. Le chantier français, qui consiste à réaliser les 6 495 m de galerie séparant l’entrée du tunnel, côté français, de la frontière franco/italienne, comporte 18 de ces rameaux de sécurité et deux by-pass. « Les travaux intègrent également la construction de deux stations techniques ainsi que l’amélioration de l’usine de ventilation actuelle », précise Jean Guillaume, directeur général adjoint de Razel-Bec.
Tunnelier à section variable
Les 653 premiers mètres du tunnel sont creusés de manière traditionnelle, à l’explosif, avec soutènement par boulonnage et béton projeté. Les 5 842 mètres restants sont réalisés par un tunnelier roche dure (Herrenknecht) de 170 m de long, constitué d’un bouclier simple jupe à appui longitudinal. La machine présente comme particularités d’être équipée d’un système de boulonnage à l’avancement et d’être conçue avec un bouclier (diamètre nominal 9,46 m) présentant une conicité importante. Ces deux caractéristiques permettent de s’adapter à la géologie rencontrée, essentiellement constituée de schistes lustrés dans cette zone, « et qui laissait augurer des convergences importantes, poursuit Jean Guillaume. Ainsi la géométrie particulière du bouclier laisse la possibilité d’augmenter le diamètre d’excavation de 10 à 20 cm, ce qui permet aux contraintes du terrain de se libérer et diminue ainsi les efforts exercés sur le tunnelier et le revêtement ». Ce dernier est constitué de voussoirs de 40 cm d’épaisseur, fortement ferraillés, préfabriqués dans une usine proche du chantier (30 km). « Certains éléments ont même été renforcés (jusqu’à 270 kg/m d’acier) dans les zones où des convergences plus importantes étaient attendues », précise Jean Guillaume. Quant aux rameaux de sécurité, exécutés en traditionnel (brise-roche hydraulique, explosif, machine à attaque ponctuelle), ils sont réalisés concomitamment aux travaux de la galerie et mis en service au fur et à mesure de l’avancement. « Autant de chantiers donc à l’intérieur du chantier », conclut Jean Guillaume.







