Après avoir lancé un ambitieux programme de reconversion du site des anciens chantiers navals (« Le Moniteur » du 14 octobre 2005 et du 21 janvier 2006), la ville de la Seyne-sur-Mer s’attaque à un autre dossier complexe : la rénovation du quartier Berthe. Construit dans l’urgence de l’après-guerre, sur une zone de 109 ha située près du centre-ville, ce quartier hérissé de tours et de barres cumule aujourd’hui de très lourdes pathologies urbaines et sociales. Hyper concentration de logements sociaux (3 341 sur 4 622 au total), absence de trottoirs et d’espaces verts, enclavement au cœur d’un réseau de grandes voies de circulation, population fragilisée par un taux de chômage élevé (20 %), autant dire que cette cité de 12 000 âmes ne saurait se contenter d’une réhabilitation classique.
« Il s’agit de repenser totalement le quartier, de le redessiner à une échelle humaine et de le réinscrire dans la ville », explique le maire Arthur Paecht.
Stratégie de reconquête. Pour mettre en œuvre cette stratégie de reconquête, la municipalité peut compter sur l’aide financière d’une douzaine de partenaires rassemblés autour d’un projet de rénovation urbaine. L’Anru, la Caisse des dépôts et consignations, la région, le département, l’agglomération Toulon Métropole Méditerranée, la préfecture, les bailleurs – Erilia, Foncière Logement, Logis familial varois–, l’OPHLM de la Seyne-sur-Mer, l’Opac Var Habitat, la SFHE (Société française d’habitations économiques), ainsi que l’organisme de formation Ifape se sont en effet associés pour abonder un fonds d’intervention s’élevant à 260 millions d’euros.
« Grâce à ces moyens considérables, nous allons transformer en cinq ans tous les aspects de la vie quotidienne des habitants. Notre action portera en priorité sur les logements, l’environnement, l’accès aux services publics et l’accompagnement vers l’emploi », ajoute Arthur Paecht.
« Démolir pour reconstruire autrement ».Le volet urbanistique du PRU prévoit notamment de « démolir pour reconstruire autrement ». Après la destruction d’une première tranche d’une cinquantaine de logements dans l’îlot Floréal, la démolition de 14 autres bâtiments (912 logements) est programmée. Les 502 familles concernées par ces opérations seront relogées dans les 855 logements neufs (dont 358 dans le quartier), que les opérateurs se sont engagés à réaliser dans le cadre de la convention Anru.
Dans le même temps, ce sont 2 303 logements sociaux existants qui feront l’objet d’une réhabilitation. Chargé de cette opération, l’OPHLM va notamment procéder au ravalement des façades, à l’installation de double vitrage, à la remise à neuf des installations électriques et sanitaires, ainsi qu’à la réhabilitation des parties communes et des toitures.
L’intervention du PRU portera également sur les équipements publics. Plusieurs structures seront construites sur le site (maison de la santé, bibliothèque municipale, cyberbase…), ou feront l’objet de requalification (centre social et culturel Mandela, espace culturel Henri-Tisot…).
Enfin, tous les établissements scolaires du quartier seront rénovés à l’horizon 2010/2011.