Pourquoi avez-vous décidé la mise en place d'un système contre les offres annormalement basses ?
Parce qu'il y va de l'intérêt de tous. Comme nous l'a démontré la fédération du BTP de Saône-et-Loire, à l'origine de cette initiative, il n'est pas dans l'intérêt des maîtres d'ouvrage d'accepter des prix sacrifiés au détriment d'une bonne qualité d'exécution. Cela éliminera les canards boiteux : ceux qui, forts de commandes décrochées ainsi, demandent à leurs banques des lignes de crédit pour une survie artificielle.
Quels vont être vos critères pour juger de la réalité tarifaire d'une offre ?
Un groupe de travail, placé sous la responsabilité du préfet, va travailler et nous proposer un projet de convention afin d'être prêts à signer un texte définitif en juillet. Nous éliminerons les offres dont l'écart non justifié dépasse 10 % . Il suffit de comparer les offres les plus basses avec la moyenne des offres reçues. En raison de la lourdeur du système, qui imposera deux passages en commission, il serait souhaitable de limiter ce système aux marchés supérieurs ou égaux à 1,5 million de francs.
N'est-ce pas une méthode pour contourner le moins-disant, tellement décrié par les professionnels ?
Oui et non car, faute de savoir définir clairement le mieux-disant, le moins-disant a, de par la loi Sapin, encore de beaux jours devant lui. Notre démarche consiste simplement à éviter la vente à perte tout en voulant sauvegarder le meilleur rapport qualité/prix. Reste que pour être encore plus efficaces, il est important que les principaux donneurs d'ordre du département, comme l'Etat, l'Opac et les principales villes de Saône-et-Loire, s'engagent à nos côtés.
