Réservé aux abonnés

L’instance de classement prononcée in extremis par Aurélie Filippetti le 5 mars dernier, a permis au marché couvert de Fontainebleau d’échapper de justesse à la démolition. Première d’une série de manifestations conçues pour faire reconsidérer le sort de ce bâtiment, une exposition « Fontainebleau, une halle à reconquérir » a été présentée sur place fin avril. Sous la responsabilité scientifique de Bernard Marrey, un comité d’organisation composé de deux jeunes architectes et de quatre étudiantes a assuré le commissariat, la scénographie et le montage de la manifestation. Conçues par Adélaïde Breuvart (ENSA de Paris-Belleville) deux vidéos évoquant l’une les grands moments du parcours de Nicolas Esquillan, l’autre l’histoire du marché couvert de Fontainebleau ont articulé des données documentaires et iconographiques pour la plupart inédites, fruit des recherches menées aux archives départementales de Seine-et-Marne par Marjorie Bourgoin et Charlotte Duvette, étudiantes en histoire de l’art de Paris 1. À l’ENSA de Normandie et à Paris-la-Villette, des enseignants en construction – Bruno Carré et Asle Gonano – et en projet – Louis Guedj – ont convaincu leurs étudiants de s’investir dans cette cause. Leurs 30 maquettes de la halle de Fontainebleau et de structures béton comparables n’ont pas peu contribué à l’intérêt et au succès de l’entreprise.

Au cours d’une table ronde qui a donné la parole à Patrick Guiraud, (ingénieur), Jean-Paul Mauduit (architecte du patrimoine), Simon Texier (Université Picardie), Alexandre Gady (Paris-Sorbonne), Bernard Marrey (historien) et Jean-François Cabestan (historien de l’architecture), les Bellifontains venus nombreux ont exprimé leurs divergences quant au devenir de la halle, débat démocratique dont on se demande pourquoi il n’a pas eu lieu plus tôt. Ces échanges ont sans doute inspiré à certains l’idée que le bâtiment valait d’être considéré sous divers angles, dont celui de sa valeur d’usage, évoquée sous diverses formes : « Je n’aime pas la halle », a lancé un Bellifontain, « mais je suis contre sa destruction ! » a-t-il poursuivi. À l’automne, une exposition itinérante plus ambitieuse complétera ces premiers objectifs.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !