Le juge d'instruction Armand Riberolles a mis fin à ses investigations dans l'enquête sur l'attribution des marchés publics d'Ile-de-France qui a mis en lumière un système présumé de financement occulte de partis politiques. Le magistrat parisien a notifié en début de semaine la fin de ses investigations à la quarantaine de personnes mises en examen dans ce dossier qui disposent désormais de 20 jours pour réclamer d'éventuelles investigations complémentaires.
Le procès ne devrait pas avoir lieu avant début 2004.
Les enquêteurs ont recueilli de nombreux témoignages notamment d'anciens trésoriers - officiels ou officieux - du RPR, du PR et du PS, qui ont décrit un système d'entente dans lequel les entreprises de BTP qui se voyaient attribuer les marchés de rénovation des lycées de la région reversaient 2% de leur montant aux partis politiques.
De nombreux dirigeants d'entreprises du BTP ainsi que plusieurs responsables politiques sont poursuivis dans ce dossier qui porte sur les années 1989 à 1995.
C'est notamment le cas de Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Michel Giraud, ex-président RPR du conseil régional d'Ile-de-France, ou encore Gérard Longuet, ancien ministre de l'Industrie.
Depuis sa mise en examen pour "complicité et recel de corruption" en décembre 2000, Michel Roussin, désigné par plusieurs protagonistes comme un personnage-clé du dossier, a toujours refusé de répondre aux juges d'instruction dont il conteste l'impartialité.
C'est dans le cadre de ce dossier qu'ont notamment été menées des investigations sur les voyages effectués par Jacques Chirac et son entourage de 1992 à 1995 et payés en espèces.
Le 11 juillet 2001, la fille du chef de l'Etat, Claude Chirac, a été entendue comme témoin. Six jours plus tard, les juges rendaient une ordonnance d'incompétence, estimant que l'audition de Jacques Chirac était "nécessaire à la manifestation de la vérité" mais qu'elle se heurtait à une "impossibilité constitutionnelle".
Dans un document de plusieurs pages, ils faisaient également un point détaillé de l'état de leurs investigations, décrivant ce qu'ils décrivaient comme "un large système corruptif".