Façades Des colonnes et des statues restaurées au mortier

Des réparations « réversibles » réalisées avec des produits testés par le LRMH (1).

Seize colonnes de 5 m de haut et seize statues de 2,50 m surplombant l'orangerie du château de Versailles sont en cours de restauration. Ces éléments en pierres coquillières de Saint-Leu sont soumis à de nombreux chocs thermiques, et les colonnes monolithiques posées en délit offrent une moindre résistance à la compression. Résultat, la pierre se desquame en larges plaques.

Si les traitements sont identiques, les travaux sont effectués en deux tranches. Les parties détériorées sont piquées jusqu'à la pierre saine, griffée pour offrir une bonne tenue mécanique du ragréage. La surface, lavée et humidifiée, reçoit un gobetis destiné à réguler la porosité du support et à renforcer l'accrochage du Parthéna TM (grain moyen). Pour obtenir la teinte voulue, ce mortier de réparation de la pierre tendre, à base de chaux faiblement hydraulique de la gamme Parex, a fait l'objet d'une d'analyse colorimétrique effectuée par le laboratoire de Lafarge Produits formulés. Selon le grain recherché, l'entreprise mélange sur le chantier deux parts de mortier TF (grain fin) pour une part de TM (grain moyen). Le mortier est gâché avec un volume de Fixopierre 2000 pour six à neuf volumes d'eau selon la porosité du support. Il est appliqué en une couche resserrée, frais sur frais, de 0,5 à 4 cm d'épaisseur. La réparation des statues nécessite parfois l'exécution de moulages à l'élastomère et de tirage au plâtre. L'épreuve finale est tirée en Parthéna et fixée à l'aide d'une armature métallique. « L'épiderme conservé est consolidé, tandis que le ragréage réalisé dans un mortier plus tendre que la pierre reste démontable dans le futur », explique M. Lefèvre, de l'entreprise Le Sciapode. Une imprégnation d'hydrofuge sera appliquée, et l'ajout de pigments ici et là mettra les réparations en harmonie avec la teinte de la façade.

FICHE TECHNIQUE

Maître d'ouvrage : SNT, Versailles « Grandes Ecuries ».

Maître d'oeuvre : Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques.

Entreprise : Le Sciapode (Oise).

Montants des travaux : 900 000 francs HT.

(1) LRMH : Laboratoire de recherche des monuments historiques à Champs-sur-Marne.

PHOTO : La première tranche de travaux achevée fin 1996 recevra, après un cycle de chaud et froid, une patine à base d'hydrofuge et de pigments.

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