La ville de Ris-Orangis travaille à la réalisation d'un « écoquartier » . Situé sur l'ancien dock des alcools, ce terrain en bord de Seine (20 hectares avec un lac) devrait accueillir de 300 à 500 logements. « Opération expérimentale à long terme, l'écoquartier permettra de réconcilier les 30-50 ans avec la banlieue. L'offre immobilière actuelle leur semble trop restreinte », précise Thierry Mandon, maire de Ris-Orangis.
Aménageur, l'Agence foncière et technique de la région Parisienne (AFTRP) étudie le projet. Base de la réflexion : une étude en cinq priorités, commandée à Loïc Chesne pour le compte du Betrec. La première priorité concerne l'insertion du projet dans l'environnement avec la mise en place de « mobilités douces » sur le site (vélo, piétons). Un cheminement est même prévu entre la gare SNCF et le quartier. But : inciter les habitants à prendre le train pour Paris et oublier leur voiture. La deuxième priorité est la gestion des risques naturels (inondations) et technologiques (pollution des sols). L'étude des sols est en cours. Mais il n'y aurait pas de pollution importante.
Objet de toutes les attentions : le traitement des eaux. « Pour limiter la consommation d'eau potable, on exploite la nappe phréatique pour l'arrosage », souligne Loïc Chesne. Les eaux pluviales seront traitées selon leur degré de salissure. Ainsi les eaux de ruissellement, fortement chargées, sont dépolluées sur place.
La part belle à l'énergie solaire
Enfin, le projet fait la part belle à l'énergie solaire pour la production d'eau chaude, en complément d'une énergie classique. Des pompes à chaleur, alimentées par l'eau de la nappe phréatique, sont prévues à la fois pour le chauffage et le refroidissement des logements. Ce procédé réduit d'un facteur de 3 à 4 la consommation d'énergie pour le chauffage.
Reste la question de la faisabilité (rentabilité) de l'écoquartier. Les conclusions de l'Aftrp sont attendues pour l'automne. Au crédit de l'écoquartier, d'éventuelles subventions des collecti- vités locales ou de l'Europe, l'acquisition du terrain à un « prix raisonnable » permettant de soigner l'aménagement.
Mais l'investissement est à long terme. La baisse de la consommation d'eau et d'énergie, la baisse du dimensionnement du réseau VRD permettront d'importantes économies.
Enfin, comme l'écoquartier limite la pollution et l'effet de serre, son coût écologique est peu important. Or ce bénéfice - sans doute élevé - est difficile à chiffrer.