Comment les entreprises de bâtiment du département traversent-elles la crise ?
ANDRE BREUZARD. Je ne fais pas partie des pessimistes. J'ai même le sentiment que les entreprises s'en sortent, mais elles travaillent beaucoup. En Essonne, le bâtiment se porte plutôt mieux qu'au niveau national. Les artisans sont débordés de travail. Mais il faut pondérer cet enthousiasme en évoquant les conditions dans lesquelles les entreprises évoluent. Notre profession est en pleine mutation et seuls ceux qui s'adaptent parviennent à traverser la crise. Mais l'adaptation n'est pas simple car elle passe par un profond changement des habitudes de travail.
Qu'est-ce qui a le plus changé ?
Aujourd'hui les plannings se raccourcissent, six mois au lieu d'un an ou deux et psychologiquement les entreprises s'y habituent difficilement. Pour des raisons de sécurité, beaucoup d'entre elles se « mettent dans le creux », c'est-à-dire sous-traitent en cas de pointe.
Quelles sont les mesures prises par la fédération pour aider les entreprises ?
La fédération a une action militante envers les principaux maîtres d'ouvrage publics du département sur la dévolution des marchés en corps d'état séparés et sur l'attribution au mieux disant. Le prix reste encore le seul élément pris en compte. C'est pourquoi nous plaidons sans cesse auprès des maîtres d'ouvrage pour qu'ils intègrent les autres paramètres. Inciter les élus à travailler avec les entreprises locales, encourager le mieux-disant social en permettant l'embauche de jeunes en difficulté sur certains chantiers, informer sur le risque amiante... telles ont été les autres initiatives de la fédération en 1997.
