Bretagne : l'éolien flottant s'ancre dans le port de Brest

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Le démonstrateur d'Eolink a vu ses premiers éléments arriver dans le port.

Durant trois jours, Brest (Finistère) est devenue la capitale mondiale de l'éolien flottant en accueillant, du 23 au 25 avril, plus de 1 000 professionnels du monde entier pour le salon Fowt (Floating offshore wind turbines). Le choix des organisateurs de ce rendez-vous annuel ne doit rien au hasard. Le port de Brest se situe au cœur d'une zone où l'éolien flottant va se développer autour de trois grands marchés : au sud de la Bretagne avec le projet de Belle-Ile-en Mer (de 230 à 270 MW), dans le Morbihan, alloué en mai dernier à Pennavel (appel d'offres dit « AO5 »), avec son extension de 500 MW (AO9) qui sera attribuée en octobre prochain ; celui situé au nord de Roscoff avec une zone en concertation pour l'AO10 ; enfin, les projets britanniques en mer Celtique. « La Bretagne dispose d'un potentiel exceptionnel pour toutes les énergies marines renouvelables (EMR) et particulièrement l'éolien flottant », estime Daniel Cueff, vice- président mer et littoral du conseil régional.

Ainsi, le plus grand parc commercial d'éolien offshore flottant en Europe prendra ancrage au large de Belle-Ile en 2031. Il devrait contribuer à l'émergence d'une filière industrielle régionale. « En octobre dernier, nous avons signé notre premier contrat pour l'évaluation de l'impact environnemental du projet avec Setec Invivo, historiquement implanté à La Forêt-Fouesnant (Finistère). Mais nous n'avons pas encore arrêté le choix de la technique pour les flotteurs : béton ou acier », indique Christophe Perrin, directeur technique de Pennavel.

Béton versus acier

Si Floatgen, la première éolienne en mer installée en France par BW Ideol et Centrale Nantes, repose sur un flotteur en béton construit en 2017 dans le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) par Bouygues Travaux publics, la société brestoise Eolink parie, elle, sur l'acier. « Nous avons développé une structure pyramidale à quatre mats, plus facile à produire, économe en acier et pouvant supporter des turbines plus puissantes », explique Alain Morry, directeur commercial de l'entreprise. Les éléments du démonstrateur de 5 MW, baptisé France-Atlantique, seront assemblés sur le terminal EMR avant une installation de l'éolienne en 2027 sur le site d'essai du Sem-Rev, au large du Croisic, non loin de Floatgen. D'une hauteur de 140 m en bout de pales, elle sera la plus grande éolienne flottante exploitée sur la côte atlantique. L'investissement nécessaire s'élève à 50 M€.

Ce projet a pu voir le jour dans le port de Brest car, depuis 2007, le conseil régional de Bretagne a engagé plus de 220 M€ dans l'aménagement d'un polder de 40 ha d'une portance allant de 10 à 64 t/m2 , avec un quai de 400 m pour la manutention des colis lourds. Et sur 15 ha du site, les capacités de résistance des sols vont encore être améliorées de 6 t/m2 pour un investissement de 18 M€.

Le marché a été attribué au groupement constitué de Charier Grands Terrassements, Marc SA, Lagadec et Inclusol, avec Egis Ports comme maître d'œuvre. Les travaux, qui incluent la réalisation de 750 km de drains et l'approvisionnement de 400 000 m³ de matériaux d'apport, ont commencé en mars dernier et devraient s'achever en juillet 2027.

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Date de réponse 29/09/2025